QUAND UN MATCH DE FOOT DECLENCHE LA GUERRE ENTRE LE HONDURAS ET LE SALVADOR

LE FOOTBALL EST UN ART

SAUF ...

S'IL MENE A LA GUERRE !

 

L’Amérique latine est réputée pour être une terre où le football déchaîne les passions, allant parfois même jusqu’à la folie.

Nous sommes en 1969, deux pays centraméricains, le Salvador et le Honduras doivent s’affronter dans le cadre des qualifications pour le mondial, devant se dérouler au Mexique, un an plus tard.

En cette fin de décennie, la situation politique du Salvador et du Honduras est bien particulière. Les deux pays voisins sont principalement centrés autour de leur secteur agricole et, au Honduras, près de 20 % des ouvriers ruraux sont salvadoriens. Très dépendant des États-Unis d’Amérique, le marché local doit se restructurer en fonction des besoins du géant américain.

Au cours de la même année, le président hondurien, Osvaldo Lopez Arellano, décide de céder une grande partie des terres cultivables du pays à une compagnie américaine, du nom de United Fruit Company, déjà propriétaire de 10 % des terres honduriennes.

Particulièrement touchés par cette réforme, 300 000 paysans salvadoriens doivent retourner, sans le sou , dans leur pays d’origine.

Dans ce contexte électrique, se déroule une série de matchs couperets en zone Concacaf entre les deux nations.

Alors que des migrants salvadoriens sont persécutés par le groupe clandestin hondurien de “La Mancha  Brava”, au match aller, les joueurs de “La Selecta” (sélection salvadorienne) doivent faire face à un assiègement de leur hôtel, une fois arrivés à Tegucigalpa (capitale du Honduras).

Après avec passé une nuit désastreuse, dans une ambiance électrique, les joueurs salvadoriens s’inclinent simplement 1-0 en terre hondurienne.

À cette défaite déjà très mal vécue s’ajoute un sinistre fait divers. Accablée par la défaite de son équipe favorite, une jeune salvadorienne de 18 ans décide de se donner la mort. Ce suicide extrêmement médiatisé donne lieu à un enterrement national… ainsi qu’à une intensification de la haine côté salvadorien.

À l’occasion du match retour, le drapeau du Honduras est brûlé dans le stade de San Salvador et remplacé par un chiffon déchiré.

L'équipe locale l'emporte sur le score sans appel de 3-0. A cette époque, le goal average, c'est à dire la différence de buts, n'existe pas. Seule la victoire apporte des points.

Un troisième match dit "d’appui décisif" doit se dérouler sur terrain neutre, au Mexique.

Nous sommes le 26 juin 1969. Lors de ce match couperet, sous très haute surveillance policière, la sélection salvadorienne l'emporte sur le score de 3-2 (après de terribles prolongations)…

A l'issue du match, les joueurs se saluent cordialement.

Mais l’essentiel est ailleurs.

Les supporters des deux équipes commencent à en découdre à Mexico, ainsi qu’à la frontière commune de leurs pays.

A peine trois semaines plus tard, le 14 juillet, alors que le conflit s'envenime et que les rivalités ne cessent de s'exacerber, l’armée du Salvador prend l'initiative de déclencher des frappes aériennes sur son voisin hondurien.

Les ripostes ne se font pas attendre et le bilan atteint rapidement le nombre de 3000 morts, des milliers de blessés et près de 50 000 personnes délogées.

De peur que les conflits s'étendent à l'ensemble de l'Amérique centrale, ce qui nuirait aux intérêts économiquess des Etats-Unis, l’Organisation des États américains (OEA) négocie un cessez-le-feu qui officialise le coup de sifflet final le 18 juillet 1969, après une centaine d'heures de combats incessants.

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Question artistique, le Roi Pelé remportera l'année suivante en 1970 avec le Brésil sa troisième coupe du monde (4-1) contre l'Italie. Il demeure le seul joueur au monde à avoir gagné 3 fois la compétition. Bravo l'Artiste !